samedi 6 juin 2020

Au revoir Doudou... {sélection de livres}




Ah le doudou... Ce compagnon indispensable de nos bambins. Cet objet si doux (enfin ça dépend sur quoi votre enfant a jeté son dévolu...) capable de consoler un chagrin en un rien de temps. D'ailleurs, peut-on encore parler d'objet ? Quand on voit la relation privilégiée que certains enfants (les miens y compris) entretiennent avec leur doudou, on finit par se demander si ce n'est pas un membre à part entière de la famille à leurs yeux. Et pourtant, un jour, ils finissent par s'en éloigner. Et si malheureusement cette séparation est parfois due à un doudou oublié, perdu, trop abîmé, les parents voyant alors se réaliser un de leurs pires cauchemars (oui, je pèse mes mots), elle peut aussi se faire naturellement, au fil du temps. Deux cas de figure bien différents abordés par les albums que je vous présente aujourd'hui. 




Le grand débordement





Lili et Nounou vont partout ensemble, ils ne se séparent jamais. Jusqu'au jour où une pluie diluvienne s'abat sur leur ville. Vite, il faut rentrer se mettre à l'abri ! Mais dans la précipitation, Lili fait tomber son doudou par terre. Affolée par le niveau de l'eau qui ne cesse de monter, la famille de Lili est trop occupée pour l'aider à le retrouver. Nounou, pendant ce temps, trouve refuge auprès d'une taupe et d'un lapin qui ne manquent pas d'ingéniosité pour survivre à cette inondation. Le débordement prendra-t-il bientôt fin ? Lili et Nounou parviendront-ils à se retrouver ?
Sandra Edinger se penche ici sur une des plus grandes peurs des enfants : perdre leur doudou. On voit d'ailleurs que Lili est bien plus inquiète de la disparition de Nounou que de la catastrophe qui se joue autour d'elle et qui monopolise les adultes qui l'entourent. Pour son premier album, l'autrice-illustratrice mise sur une forme originale : un livre réversible. Du côté pile, on découvre l'histoire vécue par la petite fille. Du côté face, on suit les aventures de son doudou. Et pour accentuer l'impression que Lili et Nounou vivent la même aventure intérieure, même si les évènements qui leur sont extérieurs différent, le texte des deux côtés est identique. Seules les images varient nous menant progressivement à un épilogue commun.
J'ai hésité avant de vous parler de cet album. Car, je dois bien l'avouer, je n'accroche pas vraiment. Je salue l'originalité de cet album, mais le style de l'illustratrice ne me parle pas. Cependant, mes petits mecs eux l'aiment beaucoup ! La preuve : ils me demandent très régulièrement de leur lire. L'histoire et la forme leur plaisent vraiment. Alors comme je ne me prétends pas juge suprême de la littérature jeunesse et qu'il me semble essentiel de laisser les enfants faire leur propre choix de lecture, je ne pouvais pas laisser de côté cet album original testé et approuvé par mes garçons !













Le grand débordement
Sandra Edinger
   



La mer veille





Sofia est très attachée à son nounours. Il faut dire qu'avant elle, il était à son grand-père, puis à sa maman. C'est un souvenir familial d'autant plus important à ses yeux. Elle l'emmène partout avec elle. Et quand son papa organise un pique-nique à la plage, bien sûr, le nounours de Sofia est du voyage. La journée se déroule à merveille... jusqu'au moment où de gros nuages noirs éclatent. La petite fille et son papa courent alors se mettre à l'abri et malheureusement, dans la précipitation, ils ne voient pas que l'ours en peluche est tombé du sac. La mer va alors prendre l'ourson sous sa protection et faire tout ce qu'elle peut pour le rapporter à la petite fille bouleversée par cette perte. Commence un long voyage au fil des vagues, un véritable périple parsemé d'embûches... 
Voici une histoire tout particulièrement émouvante qui nous a beaucoup touchée à la maison. Tom Percival aborde ici la relation de l'enfant avec son doudou, la douleur de la perte. Mais il ne parle pas seulement de doudou. En effet, sans que cela ne soit jamais dit clairement, on comprend que la maman de Sofia est morte. Je ne vous dévoilerai pas la fin de l'histoire, mais comme le dit si bien l'auteur, "Rien n'est jamais vraiment perdu si on le garde au fond de son coeur !"
Avec leurs teintes pastels, la mélancolie qu'elles dégagent, les illustrations appuient le caractère émouvant de l'album. Tom Percival nous plonge dans une ambiance rétro où les décors sont dignes d'un tableau d’impressionniste ou d'une vieille photo un peu jaunie avec le temps. 
Un très bel album ! 








La mer veille
Tom Percival
Kimane éditions
  



Bye bye doudou





Quand on est petit, tout nous paraît immense autour de nous. Même le doudou acheté par Papa ! Il faut dire que Papa est un géant, alors forcément, il achète tout en grand. Mais alors ce nounours si grand, ce n'est vraiment pas pratique. Il prend toute la place dans le lit et qu'il est lourd ! Cela dit, il protège bien de la pluie et des chiens qui font peur... Mais ce matin, c'est incroyable ! Le doudou a rétréci ! Papa et Maman ne me croient pas, mais je vous assure que c'est vrai. Il a juste la même taille que moi maintenant. Et ça ne s'arrête pas ! Maintenant que l'hiver est arrivé, il ne mesure plus que trois chaussettes au lieu de 6 et demie. Pratique pour le prendre sur l'oreiller tout contre moi. Mais est-ce qu'il va rapetisser encore longtemps comme ça ? Un jour, il finit même par disparaître ! Où peut-il bien être ?
Une histoire pleine de tendresse qui aborde d'une manière très juste le détachement progressif du doudou. Un doudou qui, alors qu'il occupait une place essentielle dans la vie du petit enfant, va tranquillement rejoindre le haut de l'armoire avec les autres peluches, d'où il continuera à veiller sur son petit compagnon. Les illustrations sont d'une grande délicatesse à l'image de l'histoire. Je suis fan des couleurs si douces.
Un joli album qui, même si cette séparation n'est pas encore d'actualité pour mes petits mecs, leur plait beaucoup. 












Bye bye doudou
Tom Elyan et Jane Massey
Mijade

  
Si vous êtes à la recherche d'autres lectures autour des doudous,
je vous invite à cliquer ici.



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