Il y a des sujets qu'on aimerait n'avoir jamais à aborder avec ses enfants. Des choses dont on aimerait pouvoir les protéger. Malheureusement, à moins de vivre en ermite loin de tout contact humain, difficile de leur cacher l'horreur de la violence. Les questions sur la guerre, les réfugiés, les conflits arrivent plus vite qu'on ne le croit. Le livre que j'ai choisi de vous présenter aujourd'hui se place à hauteur d'enfant pour traiter de ce délicat sujet. Voici Le jour où la guerre est arrivée de Nicola Davies et Rebecca Cobb.
C'est une journée qui avait commencé comme tant d'autres. Par un beau matin ensoleillé, une petite fille prend son petit-déjeuner en famille avant de partir pour l'école où elle va chanter, dessiner et parler de volcans. Un jour bien ordinaire. Jusqu'au moment où la guerre est arrivée. Soudain il y a eu de la fumée, des bruits comme des roulements de tonnerre, du feu... Quand enfin, cela s'est calmé, il ne restait rien, plus rien. La guerre avait tout emporté avec elle et la petite fille s'est retrouvée seule. Alors elle est partie, elle a fui. Elle a traversé des champs, elle a marché, elle a voyagé dans des bus, sur des bateaux. Jusqu'à ce qu'elle se trouve un petit coin tranquille dans un baraquement. Mais la guerre est encore là. Dans son coeur, sous sa peau, dans le regard des gens qui lui ferment leur porte, dans le refus de la maîtresse d'école de la laisser entrer. Jusqu'au moment où un enfant lui tend la main, lui apporte un cadeau. Un modeste cadeau qui va enfin faire reculer la guerre.
Deux faits réels sont à l'origine de cet album : le refus du gouvernement britannique d'accorder l'asile à 3 000 enfants non accompagnés en 2016 et l'histoire d'une petite réfugiée à qui on avait refusé l'inscription dans une école sous prétexte qu'il n'y avait pas de chaise pour elle. Déclenchant un grand élan de solidarité, le malheur de cette jeune fille a inspiré à Nicola Davies un récit simple, mais poignant qui nous montre de manière bouleversante comme tout peut basculer en un instant. L'autrice nous montre l'horreur à travers les yeux d'une enfant qui traverse le pire, et qui, même si elle sait que sa vie restera marquée à jamais, aimerait retrouver un semblant de normalité. S'asseoir avec les autres enfants, chanter, dessiner et parler de volcans. Comme avant. Avant que la guerre n'emporte tout.
Et c'est avec tout autant de délicatesse et de simplicité que Rebecca Cobb met en images ce récit bouleversant. A la manière des dessins d'enfants, ses illustrations vont à l'essentiel et ne se perdent pas en fioritures. Elles n'en sont pas moins puissantes, par exemple dans la représentation de la guerre qui arrive tel un souffle puissant qui noie le monde dans le chaos et ne laisse qu'un paysage désolé. Dans la détresse qui envahit la vie de cette petite fille, l'obscurité dans laquelle son cœur est plongée. L'illustratrice met en scène une enfant qui pourrait être vous, moi, n'importe lequel d'entre nous...
Un album tout en délicatesse et très juste. Un album bouleversant que je lis chaque fois avec énormément d'émotions. Un album qui nous délivre un message d'espoir et d’humanité.
Le jour où la guerre est arrivée
Nicola Davies et Rebecca Cobb
Mijade
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